15 secondes pour sauver une vie
La FDA vient d’autoriser la mise sur le marché public d’une seringue-pansement, jusqu’alors réservée à l’armée, capable de stopper l’hémorragie suite à une blessure par balle en 15 secondes.
La seringue XSTAT 30, conçue par RevMedX, contient 92 éponges pouvant absorber jusqu’à un demi litre de sang. Chaque éponge non dilatée se présente sous la forme d’un « comprimé » d’un centimètre de diamètre pour cinq millimètres d’épaisseur.
Le nombre d’éponges nécessaires dépend de la taille et de la profondeur de la blessure : on peut appliquer jusqu’à 3 seringues au blessé. Les éponges gonflent et se dilatent, comblant ainsi la cavité de la plaie tout en exerçant une pression interne sur l’artère sectionnée afin de contenir l’hémorragie. Chacune de ces éponges contient des marqueurs radioopaques afin d’en faciliter l’extraction : une croix bleue opaque aux rayons X est tracé sur chacune d’elle.
L’XSTAT 30 permettrait de contenir un saignement abondant pendant 4 heures, donnant ainsi le temps aux premiers intervenants d’acheminer le blessé vers une structure hospitalière.
Selon une étude de l’Institut de Recherche Chirurgicale de l’armée américaine, 30% à 40% des décès chez les civils suite à une lésion traumatique sont dus à une hémorragie. 33% à 56% de ces décès interviennent avant que le blessé n’arrive à l’hôpital.
Lorsqu’un produit est développé pour être utilisé sur un champ de bataille, en général il est conçu pour être efficace dans les pires situations, là où aucune structure médicale n’est à portée immédiate,
déclare William MAISEL, directeur de l’Office of Device Evaluation de la FDA.
L’efficacité de ces petites éponges réside dans leur composition à base de cellulose mais aussi d’un composant synthétique antibactérien et hémostatique (le chitosane).
Ce dispositif ne peut néanmoins être appliqué à certaines parties du corps comme la poitrine, l’abdomen, le pelvis ou au-dessus de la clavicule. Mais, fort utile sur les parties du corps où il est impossible de poser un garrot comme la région axillaire ou l’aine.
Dans un pays qui a dû faire face à 462 fusillades de masse, et où le nombre d’armes à feu par habitant atteint des records, causant plus de 33 000 victimes par an, les premiers intervenants américains risquent de trouver cette innovation agrée par la FDA providentielle.