Un rapport publié par l’IBAC met en garde le secteur public contre le risque de recrutement de ses employés par le crime organisé.
Si ce rapport concerne les administrations australiennes, les méthodes déployées sont universelles.
La plupart des secteurs publics détiennent des informations ou des marchandises convoitées par le crime organisé, et ils sont prêts à se donner beaucoup de mail pour obtenir ce qu’ils veulent.
assure Le Directeur Général de l’IBAC, Alistair MacLean.
Le crime organisé tente de recruter des fonctionnaires qui ont accès à des informations sensibles afin de leur permettre de poursuivre leurs activités illégales et d’échapper à toute détection.
L’IBAC a identifié quatre méthodes utilisées visant ces employés :
- des relations pré-existantes, comme de la famille, des amitiés ou des liens culturels liés au monde du crime
- les média sociaux
- l’intérêt porté aux tatouages, à la culture fitness, à la musculation et aux arts martiaux
- la consommation de drogues illégales ou l’utilisation addictive de médicaments sous ordonnance
- L’intérêt aux tatouages, au fitness, au bodybuilding et aux arts martiaux peut amener les deux mondes à se côtoyer fortuitement, permettant aux membres d’organisations criminelles d’examiner les « candidats » potentiels de plus près.
- Les média sociaux, quant à eux, permettent de fouiller dans les intérêts personnels du dit « candidat », et de détecter ses failles et ses vulnérabilités.
On sait d’ores et déjà que le crime organisé recrute des passeurs de drogue de cette façon.
Les criminels utilisent ces détails pour initier un premier contact, qui, à prime abord peut paraître innocent, mais qui peut évoluer tandis que l’utilité criminelle de la cible est évaluée,
rajoute Alistair MacLean.
- Les médias sociaux sont une manne d’informations qui permettent d’identifier précisément les cibles. Linkedin est particulièrement révélateur. Ce réseau social divulgue le parcours professionnel, la position hiérarchique, et le service auquel la cible appartient.
Lorsque s’ajoutent les informations des autres réseaux sociaux, il est alors possible de connaitre le nom de la cible, sa date de naissance, obtenir des photographies, des détails sur ses amis et sa famille, ses intérêts personnels, ses lieux de loisir, ses comportements de jeu, ses relations amoureuses et ses vulnérabilités émotionnelles.
L’IBAC insiste sur l’importance de ces menaces et sur leur risque à long terme. Il est alors important d’en prendre conscience, de les évaluer et de développer une culture sécur ité solide. Un processus de triage et de vérification parmi le personnel sensible doit être instauré.
Les fonctionnaires visés en priorité sont ceux qui travaillent dans les forces de l’ordre, les administrations dédiées aux pièces d’identité, mais aussi celles qui ont accès aux informations bancaires. Mais tous les organismes gérant les normes et régulations, ainsi que les aspects décisionnels ayant trait au secteur de la construction sont dans le viseur de ces chasseurs de tête, d’un style un peu particulier.