Facebook amasse secrètement la plus importante collection privée de données biométriques de consommateurs au monde.
Sur les 7.2 milliards d’individus que compte la planète, 1.49 milliard d’entre eux utilisent Facebook au moins une fois par mois.
Frederick William GULLEN engage une action de groupe contre Facebook. Il reproche à la société de détenir ses caractéristiques biométriques et cela sans son consentement. GULLEN n’a pas de compte Facebook, mais sa photo a été « Taggée » par un ami qui l’avait mise en ligne.
Il accuse Facebook d’être délibérément vague en présentant cette fonction Tag aux utilisateurs, et de ne proposer aucune décharge de responsabilité ou demande de consentement que ce soit autorisant la collecte de leur empreinte faciale. Par ailleurs, aucune mention n’est faite de l’utilisation ou de destruction potentielles de ces données biométriques qu’ils détiennent.
Cette technologie, développée par Face.com, société acquise par Facebook, permet de scanner les photographies téléchargées, d’en extraire les caractéristiques biométriques et d’en faire le rapprochement avec d’autres nouveaux clichés sur le site de Facebook afin de déterminer l’identité des protagonistes.
GULLEN accuse Facebook de violer l’Illinois Biometric Information Privacy Act (BIPA), et demande des dommages et intérêts d’un montant de 5000$ par violation, ou de 1000$ de dommages statutaires, plus les frais juridiques engagés, si la cour considère qu’il y a eu négligence.
Quatre autres plaintes de ce type ont été enregistrées cette année, jusqu’alors jugées sans fondement.
Il y a fort à parier que les avocats de Facebook choisiront d’appuyer leur défense sur le fait que ces données sont dérivées de photographies, exemptées par le BIPA. En effet, le BIPA protège le balayage biométrique de la main et du visage qui exige une permission, mais pas celui des photographies.
La fonction Tag, tout comme l’application Moments de Facebook, dédiée au partage de photos, lancée en juin dernier, ne sont pas effectives en Europe, car cette technologie a été retirée en 2012 : l’Europe n’est pas fan de la reconnaissance biométrique publique. Par contre, si un européen édite une photo d’un ami américain qui a activé la fonction Tag, il peut l’identifier publiquement en toute impunité.