Les ondes cérébrales : une empreinte unique et infalsifiable ?
L’étude de notre activité cérébrale a révélé son unicité.
Cette activité change au gré de nos états mentaux : les différentes méthodes utilisées pour la monitorer ont permis d’identifier les caractéristiques de chacun. Il s’agit de mesurer l’activité électrique cérébrale (électroencéphalographie (EEG)), qui se traduit en électroencéphalogramme. Cette activité mentale permanente peut être mesurée sur une période donnée par des appareils portatifs et relativement bon marché, et non seulement avec de lourds appareillages.1
Les données obtenues par l’électroencéphalographie sont significatives : la santé neurologique, l’attention, la mémoire, les émotions, le niveau d’excitation psychophysiologique. ..
Même Stimulus, Réponse Différente
Notre réponse aux stimuli est révélatrice et unique, que ce soit un stimulus comme des vêtements, des visages, des couleurs ou des événements mémorables puisés dans nos souvenirs.
Cette réponse peut être utilisée à des fins de sécurité, car la biométrie cérébrale permet d’évaluer nos réponses instantanées, type snapshot, à un stimulus donné, traçant ainsi notre profil identitaire avec précision. Les ondes cérébrales observées sont les potentiels évoqués (ERP : Event Related Potential).
Une équipe de chercheurs de la Binghamton University, dirigée par le professeur en psychologie Sarah LASZLO et Zhanpeng JIN, professeur en génie électrique, ont enregistré les réponses cérébrales de 50 sujets équipés de casques électroencéphalogrammes, alors qu’on leur présentait un assortiment de 500 images en guise de stimulation sensorielle.
Le taux de reconnaissance atteint 100%.
Nos ondes cérébrales produites devant une stimulation sensorielle sont liées avec notre degré d’appréciation de l’objet présenté. Ainsi, qu’évoquent pour vous Anne HATHAWAY, Kim KARDASHIAN, une part de pizza, un bâteau … ?
Et CEREBRE fut
Sarah LASZLO a baptisé son procédé le CEREBRE (Cognitive Event RElated Biometric Recognition).
Alors qu’en 2015, son taux de reconnaissance n’atteignait que 97%, avec l’introduction d’images et non plus que des mots, le taux de reconnaissance relève de la perfection.
Nous pensons que notre technique pourrait être utilisée dans des lieux de haute sécurité, comme l’entrée au Pentagone ou sur la baie d’un lancement nucléaire,
déclare Sarah LASZLO.
On se souvient du détournement et le clonage des empreintes digitales du ministre de l’Intérieur allemand Ursula von der Leyen en 2014 !
Infalsifiable, mais intemporelle ?
L’empreinte cérébrale est certes infalsifiable. Si l’on vous vole vos empreintes digitales, vous ne pouvez pas en créer de nouvelles ! Mais, il suffit d’annuler vos réponses cérébrales devant le set de stimuli qui ont été volées, et enregistrer un nouveau profil cérébral en réponse à un nouveau set de stimuli.
De plus, l’empreinte cérébrale est sensible à toute menace : tenter de tromper un système biométrique en utilisant la violence sur l’intéressé n’aboutirait pas au résultat souhaité, car le profil serait fort différent, et donc invalidé.
Cependant, « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » … Vos opinions sur un objet, une personnalité, un aliment peut varier dans le temps : n’oubliez pas alors de remettre votre profil à jour !
- l’Imagerie par Résonance Magnétique Fonctionnelle ((IRMF), qui mesurent la concentration d’hémoglobine après exposition aux champs magnétiques.
la Tomoscintigraphie par Emission de Positons (TEP), qui nécessite l’injection d’une solution radioactive pour observer le métabolisme neuronal.
la MagnétoEncéphaloGraphie (MEG), qui détecte les champs magnétiques faibles induits par les courants électriques du cerveau. ↩