MORSURES SUR MESURE (Partie 2)
MORSURES SUR MESURE (Partie 2)

MORSURES SUR MESURE (Partie 2)

 Similarités dentaires

Raymond Miller

Afin de tenter de répondre Raymond G. MILLER, Professeur à l’école dentaire de l’Université de Buffalo, a dirigé une étude menée sur 100 échantillons de moulages et les résultats furent publiés dans le Journal of Forensic Sciences. Cette recherche tente de répondre à certaines questions clefs :

  •  Est-il possible de déterminer l’identité parmi des personnes qui ont un alignement dentaire similaire ?
  •  Est-il possible de déterminer combien de personnes, parmi un large échantillon, pourraient être désignés comme étant l’auteur de la morsure ?
  •  S’il y a distorsion de la morsure, cela peut-il suffire à exclure le véritable mordeur et désigner un innocent ?

MILLER et son équipe ont alors divisé ces 100 moulages en 10 groupes regroupant les mêmes défauts d’alignement. Après avoir sélectionné au hasard, un modèle issu de chacun de ces groupes, ils ont appliqué ces moulages sur la peau d’un cadavre afin de former une trace de morsure.

Après avoir pris des clichés,  ils les ont comparé les indentations aux dentures par superposition grâce à un logiciel informatique.

Les auteurs de cette recherche sont les premiers à utiliser de la véritable peau humaine et non pas animale ni même de la pâte à empreintes en cire. Les expérimentations sur chair humaine restent limitées.

Du tissu vivant peut saigner, et contusionner. Les marques initiales d’indentations rebondissent quelques instants après la morsure laissant souvent derrière elles une contusion qui reste difficile à mesurer. Les indentations obtenues dans notre étude représentent meilleures conditions de mesures.

explique MILLER

Les résultats ont montré que lorsque les alignements dentaires étaient similaires, il était très difficile de distinguer le jeu de dents qui avaient produit les morsures. Le phénomène de distorsion relevé sur les marques laissées sur la peau donnait lieu à des rapprochements avec des groupes de denture qui ne présentaient pas le même alignement.

C’est la raison pour laquelle les chercheurs ont conclu que les traces de morsures devaient être analysées avec la plus grande prudence lorsqu’il s’agit de désigner un coupable.

Comme MILLER le souligne justement :

Durant ces dix dernières années, le nombre de procès où l’analyse des traces de morsures a été rejetée nous mène à nous questionner sur les raisons de ces identifications erronées. Il est important de considérer les implications d’une erreur d’identification pour les accusés, les familles des victimes, les victimes, et pour le système judiciaire doublé du fait que le coupable puisse être toujours en liberté.

A ce jour, aucun calcul de probabilité que deux personnes aient une dentition similaire n’a été effectué. Il semblerait néanmoins que cette probabilité avoisine les 1 /plusieurs milliards.

Il est plus aisé d’aboutir à une non concordance franche, qu’à une concordance certaine.

Peter Neufeld

L’analyse des morsures : une science plus préjudiciable que probante ?

La fiabilité de l’analyse des morsures a été remise en cause ces dernières années.

En 2009, la National Academy of science (NAS) a publié un rapport sur les fondements scientifiques des disciplines forensiques. Dans le dompaine des analyses de traces (empreintes, outils, …), l’analyse de morsure fut très critiquée. Lors de l’audience du Congrès, l’intervention du co-fondateur du Projet Innocence, Peter NEUFELD, a jeté un discrédit sur cette discipline forensique.

NEUFELD a évoqué le cas de Roy BROWN, condamné à tort en 1992, sur la base de preuves odontologiques, puis innocenté par une analyse ADN en 2007.

 

Ray KRONE

Cinq ans auparavant, Ray KRONE, fut libéré après avoir purgé une peine de 10 ans de prison, dont deux ans dans le couloir de la mort malgré

Une concordance parfaite entre ses dents et la trace de morsure retrouvée sur la victime

Evoquée par le témoin de l’accusation. Les experts odontologiques de l’accusation avaient mentionné

Une concordance à 100%.

Moulage de la denture de KRONE

KRONE fut innocenté lorsque d’ADN d’un autre suspect, Ken PHILIPPS, ait été découvert sur les vêtements de la victime.

Ken PHILIPPS : le véritable meurtrier

De telles affaires ont compromis la fiabilité de telles traces. L’analyse de morsures peut effectivement corroborer une accusation, en conjonction avec d’autres éléments de preuves, mais ne peut être considérée comme preuve unique.

Si dans les années 80, l’analyse des morsures avait le vent en poupe, aujourd’hui elle est détrônée par la reine des preuves : l’A.D.N.

 

 

 

Post source : Bitemark evidence – another example of the need for a database « Forensic Scientist. (2009, septembre 18). Consulté août 5, 2012, de http://forensicscientist.wordpress.com/2009/09/18/bitemark-evidence-another-example-of-the-need-for-a-database/ bitemarks :: www.forensicmed.co.uk. (s. d.). Consulté août 8, 2012, de http://www.forensicmed.co.uk/wounds/bitemarks/ Forensic Science Central – Forensic Odontology. (s. d.). Consulté août 8, 2012, de http://www.forensicsciencecentral.co.uk/odontology.shtml From the start, a faulty science – chicagotribune.com. (2004, octobre 19).Chicago Tribune. Consulté de http://www.chicagotribune.com/news/watchdog/chi-041019forensics,0,7597688.story HowStuffWorks « How Forensic Dentistry Works ». (s. d.). Consulté août 5, 2012, de http://science.howstuffworks.com/forensic-dentistry.htm Odontologie_Legale.pdf (Objet application/pdf). (s. d.-a). Consulté de http://www.smlc.asso.fr/fileadmin/user_upload/Enseignements/Odontologie_medico_legale/Odontologie_Legale.pdf Crédits Photos 10-2-Ted-Bundy-in-court.jpg (Image JPEG, 150×176 pixels). (s. d.). Consulté août 3, 2012, de http://i.cdn.turner.com/trutv/trutv.com/graphics/photos/serial_killers/notorious/bundy/10-2-Ted-Bundy-in-court.jpg bitemark severity index 2.jpg (Image JPEG, 415×547 pixels) – Redimensionnée (82%). (s. d.). Consulté juillet 20, 2012, de http://files.forensicmed.webnode.com/200000192-3fd1a40cb3/bitemark%20severity%20index%202.jpg Docteur SOUVRION. (s. d.). Consulté août 3, 2012, de http://www.tueursenserie.org/IMG/jpg/Odontho.jpg Forensic-Science-Fall-2010 – Bite Mark Identification. (s. d.). Consulté juillet 20, 2012, de http://forensic-science-fall-2010.wikispaces.com/Bite+Mark+IdentificationKrone_002.jpg (Image JPEG, 240×320 pixels). (s. d.). Consulté août 3, 2012, de http://witnesstoinnocence.org/cmsAdmin/uploads/Krone_002.jpg krone_killer.jpg (Image JPEG, 150×105 pixels). (s. d.). Consulté août 3, 2012, de http://www.cbc.ca/fifth/images/krone_killer.jpg krone_teeth.jpg (Image JPEG, 150×84 pixels). (s. d.). Consulté août 3, 2012, de http://www.cbc.ca/fifth/images/krone_teeth.jpg Peter NEUFELD. (s. d.). Consulté août 3, 2012, de http://images.usatoday.com/Wires2Web/20080305/1219925317_Bite_Mark_Slayingsx.jpg

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