Une technologie prometteuse
Combien de fois vous êtes-vous acharné à déverrouiller votre portable ou votre tablette ?
La capture traditionnelle d’empreintes digitales, qui consiste à appuyer ou à faire rouler son doigt contre une surface rigide (verre, silicone, polymère), donne souvent de piètres résultats : les images d’empreintes obtenues sont trop souvent partielles ou dégradées à cause d’un mauvais placement du doigt sur l’écran, d’une déformation de la peau, d’un dérapage, de poussière, ou de transpiration.
Une capture papillaire en 3D sans contact permettra une identification précise à partir d’images 3D de l’empreinte, riches en informations.
D’un coût modique, d’une précision irréprochable, plus hygiénique et plus rapide, cette méthode, développée par Ajay KUMAR de la Hong-Kong Polytechnic University, ouvre la porte à toute une gamme d’applications forensiques : la falsification à des fins d’usurpation n’est pas aussi aisée qu’avec les empreintes en 2D.
Pour fonctionner, le système de reconnaissance sans contact ne nécessite que des images de très faible résolution, d’un niveau 0.
Niveau | Résolution | Caractéristiques |
---|---|---|
3 | 1000 dpi | Pores, Intercrêtes, etc… |
2 | 250 dpi | Caractéristiques des minuties |
1 | 250 dpi | Tracé de crêtes |
0 | 50 dpi | Motifs localisés de texture |
Aucun détail des crêtes ou des sillons n’est visible sur une capture de 50 dpi, même après un traitement de l’image afin d’en améliorer la qualité : aucune caractéristique de niveau 1 ne peut en être extraite.
La profusion d’images basse résolution générées par les caméras de surveillance ou par les portables rend cette application providentielle.
Le doigt est présenté à la caméra à une distance de 5 centimètres.
La webcam génère alors des images de 640 x 480 pixels, à partir d’une capture de 320 x 240 pixels.
L’image obtenue nécessite une mise au point : un travail sur la netteté améliore le contraste et les détails de la texture.
La solution développée par les scientifiques est entièrement automatisée. Sur 156 sujets, le taux de reconnaissance digitale a atteint 93.97%.
Cependant, l »extraction des minuties n’est pas parfaitement aboutie à ce jour : la résolution des captures est trop faible.
La capture libre, dans un environnement non contrôlé, d’un doigt humain est complexe. D’une forme arrondie et bombée, le doigt est source d’ombres et de lumières qui rendent la visualisation, et par extension sa capture photographique difficile.
Aussi, la texture est utilisée comme caractéristique primaire.
A chaque pixel correspond une « orientation dominante locale » traduisant la configuration papillaire originale.
La texture seule en tant que caractéristique devra être validée sur un plus grand échantillon de sujets, mais les résultats jusqu’alors obtenus sont prometteurs.
L’équipe travaille à la conception de nouveaux modèles mathématiques et améliore l’extraction partielle de minuties à partie d’images d’empreintes de basse résolution en 3D.
La correspondance simultanée en 2D et en 3D d’empreintes est d’une précision inégalée, et trouvera, sans aucun doute une place privilégiée sur le marché de la sécurité.