Mirroir, Mirroir, suis-je retouchée ?

auteur du site « Image Forensics : Error Level Analysis Launched »
Photoshop est le leader de la retouche d’images. Que ce soit des affiches de campagnes électorales, sur lesquelles les rides du candidat ont été gommées, ou la couverture d’un magazine, où le mannequin voit sa taille miraculeusement affinée, les images retouchées sont partout. Neal KRAWETZ change la donne …
Photoshop est utilisé tant par des artistes professionnels que par monsieur tout-le-monde. La beauté de ce logiciel réside dans sa maniabilité et dans le fait qu’une fois l’image compressée (en format jpeg, par exemple), il est impossible de restaurer l’ancienne version de l’image. En d’autres termes, sans la source originale de la photo, il n’y a aucun moyen de savoir si le teint d’Angelina Jolie a été retouché, et combien de bonnets ont été ajoutés au mannequin de la couverture de Cosmopolitain.
Mais cela risque de changer grâce à Neal KRAWETZ, docteur en Informatique. Il a mis en ligne un site « Image Forensics : Error Level Analysis Launched » qui permet de déterminer précisément si une image a été manipulée grâce à un algorithme « capteur de chaleur ». Ainsi, on pourra à l’avenir faire la distinction entre réalité et digitalisation, en utilisant ce type d’application basé sur la comparaison de matrice.
Démonstration en images :

Et voici ce que le site de Neal KRAWETZ voit :

Voici un autre exemple choisi au hasard …

L’analyse du niveau d’erreur révèle une fois de plus les zones retouchées :
Four Match et consorts lèvent le voile

Le P.D.G de « Fourandsix Technologies
Et l’avenir commence aujourd’hui avec la commercialisation d’un logiciel « Four Match » qui peut d’ores et déjà déterminer si une photo a été éditée pour être transformée, bien qu’à ce jour, ce logiciel ne puisse identifier comment. Mais le développement de ce logiciel n’en est qu’à ses balbutiements . De nombreuses autres fonctions révélatrices sont en développment : l’étude de la cohésion de la luminosité, les preuves de duplication par clonage … Le P.D.G de « Fourandsix Technologies, distributeur de « Four Match », Kevin CONNOR, explique :
J’ai travaillé 15 ans chez Adobe et dirigé la ligne de produits Photoshop, et à cette époque on me demandait souvent s’il était possible de déterminer si une image était authentique ou manipulée. Comme la technologie digitale a infiltré notre culture comme bien plus qu’un moyen de communication, l’importance et les conséquences de ce problème ne font que croître.
Si les applications imaginées sont nombreuses, il est évident que l’une d’entre elles touche le monde forensique. Ainsi, les photographies portées aux dossiers en tant que preuves pourront être validées avec certitude. Cela concerne tout particulièrement les photos circulant sur les médias sociaux, qui sont souvent source de polémique.
Mais ce n’est pas grâce ou à cause, (question de point de vue), de ce logiciel que David BYRNE vient de voir ses 10 000£ de récompense et son titre de « Photographe paysager de l’année » s’envoler. Le responsable est un autre photographe, Tim PARKIN, qui s’est véritablement livré à un travail minutieux d’investigation picturale digne d’un détective. L’étude des ombres projetées, la convergence de la lumière céleste ainsi que la forme elliptique de l’arrière des bateaux sont autant d’éléments qui lui ont mis la puce à l’oreille.



Malgré sa bonne foi reconnue, les juges de cette compétition ont estimé son recours à Photoshop excessif. Le fondateur de ce concours, Charlie WAITE, ne doute pas que l’infortuné photographe n’ait jamais l’intention de

tromper le jury, mais
cette photographie a bénéficié d’un avantage injuste. L’intégrité de ce concours nous tient tous à coeur, aussi la disqualification était la seule décision possible.
Imaginez les conséquences potentielles de l’utilisation d’une application de type Four Match à tous les concours de photos, avec un seuil maximum de retouches autorisées : cela augure de nouvelles règles du jeu. Car si un minimum de retouches est nécessaire pour avoir une chance de gagner, le maximum doit être fixé et surtout être discernable.
Quoiqu’il en soit, il faut bien avouer que ces applications de type forensiques viennent rééquilibrer la balance devant le poids d’un géant comme Photoshop, pour qui une image vaut bien des centaines de mensonges …
Vous voulez tester la véracité de photographies : cliquez sur lien vers le site de Neal KRAWETZ fermé il y a 2 ans, mais ré-ouvert à cet endroit : Foto forensics