De l’encre avec injection de nanoparticules pourrait déjouer les tentatives de contrefaçon.
Des scientifiques ont prouvé qu’une encre transparente contenant de l’or, de l’argent et des nanoparticules magnétiques pouvaient être facilement imprimées sur différents types de papiers avec des nanoparticules si petites qu’elles se confondent avec les pores du papier.
Invisibles à l’œil nu, ces nanoparticules peuvent être détectées par le biais de la lumière qu’elles renvoient et par leurs propriétés magnétiques.
La combinaison de signatures à la fois optiques et magnétiques est extrêmement difficile à reproduire : les nanoparticules sont donc potentiellement la parade idéale à la contrefaçon.
Les chercheurs, Carlos CAMPOS-CUERVA, Maciej ZIEBA, et les co-auteurs de l’Université de Zaragova (Espagne), avec la collaboration de CIBER-BBN à Madrid, ont publié une étude dans le journal Nanotechnology.
Nous pensons qu’il serait intéressant de vendre à différents fabricants leur propre encre personnalisée assortie d’ une combinaison spécifique de signaux.
déclare Manuel ARRUEBO, un des co-auteurs de l’étude.
Les nanoparticules contenant de l’encre pourraient être utilisée pour marquer un grand échantillon de supports dont le papier (documents, étiquettes de vin, ou étiquettes de médicaments), le plastic (cartes bancaires ou d’identité), les textiles (vêtements de luxe, ou sacs), etc …
Une signature « nanotechnologique » infalsifiable
Alors que les méthodes précédentes, qui utilisaient les nanoparticules en tant que technologie anti-contrefaçon, exigeaient un équipement sophistiqué et coûteux, cette nouvelle technique est bien plus simple. Il suffit d’attacher les nanoparticules au papier par une simple sérigraphie transparente, puis d’identifier les échantillons en utilisant des détecteurs optiques et magnétiques que l’on trouve sur le marché.
Nous avons démontré que la combinaison de nanoparticules associant des propriétés optiques et magnétiques sur le même support imprimé est possible, et les signaux combinés qui en résultent peuvent être utilisés pour la fabrication d’une étiquette personnalisable, hautement sécurisée prémunissant de la contrefaçon, et utilisant des capteurs économiques,
explique Manuel ARNUEBO.
L’encre chargée de nanoparticules est facile à fabriquer, mais la contrefaire serait une tâche extrêmement ardue et complexe : les signaux d’authentification de ces nanoparticules ont des caractéristiques physiques et chimiques hautement spécifiques. Reproduire leurs formes, leurs tailles, leurs types et la façon dont elles recouvrent la surface du support, mais aussi la compréhension de la corrélation entre les signaux et ces spécifications demandent des méthodes de fabrication particulièrement précises.
La reproduction est d’autant plus compliquée que les nanoparticules optiques et magnétiques sont imprimées les unes sur les autres en un point, et ce chevauchement génère un signal encore plus complexe.
Enfin, il convient de souligner leur haute résistance à des températures extrêmes et à l’humidité.
Une des applications qui vient à l’esprit est l’impression nanotechnologique des étiquettes médicamenteuses afin de contrer les contrefaçons pharmaceutiques, qui désignent tant les médicaments contenant les mauvais principes actifs ou aucun, tout comme les étiquettes frauduleuses intentionnellement inexactes.