44 nouvelles substances identifiées en France depuis 2008
L’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) a recensé 32 nouveaux stimulants et 12 cannabinoïdes depuis 2008 sur la marché français. Ces « legal highs » ont été analysés à la suite de saisies par le SCL (Service Central des Laboratoires) de Paris (analyse des saisies des douanes) et par l’INPS (Institut National de la Police Scientifique) qui alimente le fichier STUPS.
Des familles qui ne cessent de s’agrandir
Il existe plusieurs molécules autour desquelles sont déclinées toute une gamme de produits dérivés.
1- la phenethylamine ( type amphétamines, ecstasy ), 11 nouvelles substances :
- 4-FMP ou 4-FA (2009)
- DOC (2009)
- PMMA (para-méthoxy-méthamphétamine) (2009)
- 2C-E (2010)
- 2C-D (2010)
- 4MA (méthyl-méthamphétamine) (2010)
- 4-FMA(fluoro-méthamphétamine) (2010)
- éthylamphétamine (2010)
- 3.4 DMMA (2011)
- 2 C-P (2012)
2- les cathinones : tous leurs dérivés sont classés depuis le 16 Août comme stupéfiants par le Minsitère de la Santé (structure très proche de celle des amphétamines), 11 nouvelles substances:

- méphédrone (2008)
- méthylone (2009)
- fléphédrone (2009)
- MDPV (2010)
- MEC (méthylecathinone)(2010)
- éthylcathinone (2010)
- pentedrone (2011)
- PVP (pyrrolidinovalérophenone) (2011)
- BMDB (2-benzylamino-1-(3,4-methylenedioxyphenyl)butan-1-one) (2011)
- Butylone (bk-MBDB) (2011)
- Ethylone (bk-MDEA) (2011)
3- les piperazines (proches de l’ecstasy), 1 nouvelle substance :
- pFPP (2009)
4- Les tryptamines (hallucinogènes proche du LSD), 3 nouvelles substances :
- 4-Aco-DMT (2011)
- 4 Aco-MIPT (2011)
- DIPT (2011)
5- les cannabinoïdes (famille de molécules, présentes notamment dans le cannabis, qui agissent sur certaines cellules de l’organisme), 12 nouvelles substances :
- JWH-018 (2008)
- CP47.497 (C8+C2) (2008)
- JWH-073 (2009)
- JWH-122 (2011)
- JWH-210 (2011)
- JWH-250 (2011)
- JWH-019 (2011)
- AM 2201 (2011)
- HU-331 (2012)
- JWH-122 (5-fluoropentyl) (2012)
- Methanadamide (2012)
- UR-144-F (2012)
6 – et 7 nouvelles substances classées dans autres drogues .
Des prix variables et une plus grande disponibilité pour les drogues « traditionnelles »
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le cannabis
Le prix recensé du cannabis dépend de sa forme : l’herbe coute entre 5 € (Marseille) et 12.7€ (Rennes) le gramme, la résine de cannabis coûte entre 3€ (Marseille) et 13.3 € (Paris) le gramme. Son prix en constante augmentation depuis 2008 s’accompagne d’une croissance soutenue de la consommation.
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la cocaïne
Victime d’une hausse des prix au détail , malgré une teneur moyenne médiocre (37%), la cocaïne se vend dans les milieux festifs au prix allant de 67.50€ (Lille) à 90€ (Bordeaux), mais entre 57.50€ (Lille) et 90€ (Metz) le gramme. Le prix de gros ou semi-gros se négocie aux alentours de 30€ le gramme (Espagne, Belgique, Pays-Bas). Si le prix reste stable, il n’en va pas de même pour sa qualité : seulement 37% de pureté.
Le prix du gramme a fortement chuté depuis 20 ans, devenant ainsi « populaire » : en 1990, le gramme de cocaïne s’échangeait pour 150€. En France, la vente au détail de la cocaïne représenterait un chiffre d’affaires annuel s’élevant à 902 millions d’euros.
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le MDMA (ecstasy)

Le prix de l’ecstasy dépend de la forme sous laquelle elle se décline : le prix du comprimé varie entre 5€ (Paris) et 10.70 (Bordeaux), entre 58.90€ (Marseille) et 63.30€ (Bordeaux, Toulouse) sous forme de poudre, et entre 54.30€ (Lille) et 78.30€ (Marseille) pour le cristal.
Après une forte pénurie en 2009, l’ecstasy revient en force, particulièrement sous forme de cristal. Son prix reste stable.
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l’héroïne
Héroïne Brune
Son prix reste stable et varie de 26.80€ (Lille) à 50€ (Toulouse). Si sa disponibilité s’est accrue, il n’en va pas de même pour sa qualité. L’héroïne la plus communément répandue est la brune, provenant de l’Afghanistan. Il est particulièrement facile de s’en procurer dans le nord-est de la France grâce à la proximité de la Belgique et des Pays-Bas. Le sud de la France n’est pas en reste dû à un trafic actif avec l’Espagne. La qualité du produit est faible : seulement 7% de taux de pureté.
Contrairement à ces drogues « traditionnelles » dont le principe actif existe à l’état naturel, la moindre molécule qui compose les drogues de synthèse (designer drugs) est fabriquée.
Si un simple arrêté suffit à faire inscrire un produit à la liste des stupéfiants, cela ne stoppe en rien cette vague qui semble déferler. Les trafiquants sont à l’affut : il leur suffit de modifier une seule molécule pour obtenir une nouvelle drogue non enregistrée comme stupéfiant, avec des effets similaires. C’est précisément la particularité de ces drogues de synthèse: elles sont modulables à l’infini.Ainsi que le déclare Nathalie RICHARD, directrice du département des « stupéfiants et psychotropes » de l’Afssaps, procéder à
un classement générique par produit permettrait de gagner du temps