S’il est facile pour la police new-yorkaise de défendre l’accès contre toute intrusion de l’entrepôt stockant des centaines de voitures saisies, des milliers d’armes et environ 10 000 barils de 200 litres contenant des preuves biologiques, il leur a été impossible de le protéger contre l’ouragan Sandy.
Ce véritable bunker est situé à RedHook, un quartier retiré de Brooklyn. Alors que Sandy frappait le coeur de New-York, l’eau a déferlé sur le porte métallique coulissante de l’entrepôt, créant une brèche, puis s’est déversée en inondant le hangar. L’entrepôt de Greenpoint, Brooklyn, a subi le même sort : 10555 barils ont été submergés.
Mais aujourd’hui, cette catastrophe climatique a de lourdes conséquences dans les procès en cours. Les fonctionnaires de police ont dû certifier lors des six derniers procès de l’existence des preuves mais également de leur inaccessibilité.
Ce n’est sans doute que le partie visible de l’iceberg,
affirme Steve BANKS, avocat principal délégué à l’aide juridique.
Manuel CASTRO est le premier accusé à avoir été déclaré coupable et condamné pour vol et tentative d’agression, une accusation partiellement basée sur un échantillon ADN non présenté à la cour. Le juge s’est contenté du témoignage attestant de l’existence de cette preuve.
Steve BANKS a déclaré vouloir faire appel, et reste convaincu qu’une telle décision de justice n’est qu’une
recette pour des condamnations injustifiées.
La police de New-York se retourne vers celle de la Nouvelle Orléans, qui a du faire face à la même problématique. De nombreux échantillons d’ADN ont été testés, et sont toujours valides, mais beaucoup d’autres ont été perdus.
L’association Projet Innocence s’est vue accorder une subvention par le Département de la Justice de plus d’un million de dollars afin de procéder à l’inventaire des échantillons ADN avec le concours des services de police : un véritable travail de fourmi !
Pour ce qui est des affaires criminelles, il convient de préciser que dans l’état de New-York, les preuves à charge ou à décharge ne sont présentées qu’au début du procès. Devant le défaut de présentation des preuves incriminantes, il y a fort à parier que les négociations de plaidoyer vont se multiplier.