Bien plus que votre identité
Que ce soient l’utilisation de stupéfiants, la détermination du sexe, la présence de nicotine, ou le contact avec des matières explosives, l’IME révèle le secret des molécules de vos empreintes digitales.
Des arcs, des boucles, des verticilles et bien plus encore
L’Identification Moléculaire d’Empreinte (IME) a été présenté pour la première fois à la 100ème conférence annuelle de l’International Association for Identification de Sacramento la semaine dernière.
Cette nouvelle technologie prodiguerait aux enquêteurs plus d’ informations qu’ils n’aient jamais obtenues à partir de simples empreintes papillaires.
L’IME donnerait aux enquêteurs, aux procureurs et aux agences gouvernementales un outil puissant au service de l’identification humaine,
déclare Michael Heffernan, directeur d’ArroGen.
Cette technologie sans précédent donnerait une preuve scientifique irréfutable légitimant les enquêtes et les recherches de renseignements, tout en économisant du temps et de l’argent.
L’empreinte est collectée soit par un Kit IME , qui utilise une poudre SupraNano™ à base de silice afin de capturer les résidus de traces, soit par une empreinte déposée sur une lame de microscope IME. Ces résidus sont alors analysés à l’aide de la spectrométrie de masse.
Ce procédé permet de détecter les biomarqueurs spécifiques au sexe masculin et féminin ; la présence de narcotiques tels que la cocaïne, l’héroïne, la méthamphétamine, le temazepam, la marijuana, l’ecstasy, le tétrahydrocannabinol (THC), ainsi que tout traitement médicamenteux peuvent être identifiés en quelques minutes.
Cette innovation technologique fait suite à l’article paru le 27 avril dernier dans le journal « Analytical Chemistry » 1
. Les auteurs de cette recherche ont utilisé une spectroscopie de pointe pour révéler la présence de minuscules traces de stupéfiants :
sur un support papier :
- 1 nanogramme cocaïne
- 50 nanogrammes de méthamphétamine
sur un support de silicone (à l’aide de l’impression en 3D d’un doigt avec de « l’huile d’empreinte » synthétique)
- 8 picogrammes de cocaïne ou d’héroïne (10pg étant l’équivalent du poids d’une cellule humaine)
- 1 nanogramme de méthamphétamine.
Ce qui rend cela difficile provient du fait que la quantité de drogue que l’on trouve sur les objets quotidiens que nous touchons est hautement variable. Un billet de 20$ est connu pour contenir de l’héroïne, mais la quantité varie énormément d’un billet à l’autre. Ce n’est pas parce qu’une personne a touché le billet hautement chargé d’héroïne qu’elle est toxicomane.
déclare Shin Muramoto, directeur de cette étude.
D’ici la fin 2015, cette technologie pourra identifier la nicotine, et tout usage de stupéfiants ainsi que leurs métabolites.
A la sueur de votre empreinte
La société britannique Inytelligent Fingerprinting travaille à l’élaboration d’ un appareil portatif décelant des traces de drogues telles que les amphétamines, les benzodiazépines, le cannabis, la cocaïne et les opiacés, contenues dans des gouttes de sueur.
L’empreinte est collectée dans un petit réceptacle, qui est alors inséré dans l’appareil. En moins de dix minutes, la goutte de sueur est analysée à l’aide de réactifs d’immunoessais.
- Test Sample for the Spatially Resolved Quantification of Illicit Drugs on Fingerprints Using Imaging Mass Spectrometry
Shin Muramoto *†, Thomas P. Forbes †, Arian C. van Asten ‡§∥, and Greg Gillen †
† National Institute of Standards and Technology (NIST), US Department of Commerce, Gaithersburg, Maryland 20899-1070, United States
‡ Netherlands Forensic Institute (NFI), Ministry of Security and Justice, The Hague 1098 XH, The Netherlands
§ van‘t Hoff Institute for Molecular Sciences, Faculty of Science, University of Amsterdam, Amsterdam 1098 XH, The Netherlands
∥ Amsterdam Center for Forensic Science and Medicine (CLHC), University of Amsterdam, Amsterdam 1098 XH, The Netherlands
Anal. Chem., 2015, 87 (10), pp 5444–5450
DOI: 10.1021/acs.analchem.5b01060
Publication Date (Web): April 27, 2015
Copyright © 2015 American Chemical Society. ↩