Les meurtres de gangs semblent se propager dans le temps d’une façon systémique, se répandant d’une zone vulnérable à une autre, telle une maladie, selon une étude publiée par des criminologues de la Michigan State University.
Cette découverte publiée dans l’American Journal of Public Health pourrait aider à anticiper voire empêcher les meurtres liés aux gangs ainsi que d’autres crimes violents.
En 2012, on a dénombré 2363 meurtres liés aux gangs, le plus haut chiffre depuis ces six dernières années selon de Département de la Justice américain. Le nombre d’affiliés aux gangs a également augmenté passant de 788 000 en 2007 à 850 000 en 2012.
Nous avons montré qu’il y aurait potentiellement un mouvement systémique des homicides liés aux gangs
déclare April Zeoli, professeur agrégée de justice criminelle et directrice de l’étude.
Pas seulement cela, mais les zones vers lesquelles s’étendent les meurtres de gangs montrent des clusters d’autres types d’homicides, plus précisément des meurtres liés à la drogue et à la vengeance. Toutes ces données constituent une pièce du puzzle qui nous permettra de commencer à prévoir les zones où le taux de meurtre sera le plus important, signe annonciateur de changements au cœur des réseaux de gangs.
Grâce aux données fournies par les polices de Newark et du New Jersey, ZEOLI et ses collègues ont été les premiers à démontrer que les homicides se répandent de la même façon qu’un virus. L’homicide a besoin d’une population vulnérable, d’un agent infectieux et d’un vecteur pour se propager, tout comme le virus de la grippe. L’agent infectieux pouvant être le code de la rue : se faire respecter à tout prix, même si cela nécessite un recours à la violence. Tandis que le vecteur serait la parole ou tout autre moyen de communication.
Les autres types de crimes ne suivent pas du tout le même mode d’expansion. Par exemple, les homicides liés aux violences domestiques, ou même les vols ne connaissent pas de propagation et aucun cluster n’est identifiable. Les meurtres de vengeance, ou liés à la drogue, lorsqu’ils ne sont pas reliés au gang, ne se propagent pas, mais constituent des clusters du même type que ceux liés aux homicides de gangs.
En analysant la façon dont les meurtres s’étendent à travers la communauté, et en identifiant les zones qui connaissent des problèmes liés à l’émergence d’homicides, nous pouvons déployer des moyens de prévention et d’intervention adéquats,
déclare l’équipe de chercheurs.