« Une menace claire »
Gisela MOTA, 33 ans, élue maire de Temixco, a été assassinée 24 heures après avoir prêté serment. Temixco , petite ville située à 90 kms de Mexico, est gangrénée par le crime organisé et par les massacres inhérents au trafic de drogue.
En déclarant vouloir s’attaquer aux cartels, et nettoyer la région, Gisela MOTA a signé son arrêt de mort. Elue en juin dernier, elle devait intégrer ses nouvelles fonctions le vendredi 1er janvier 2016. Le samedi 2 janvier, à 7 heures du matin, 5 sicarios ont fait irruption à son domicile et lui ont ont tiré une balle dans la tête.
Deux de ses meurtriers ont été tué par ses gardes du corps, et les trois autres, dont une femme et un mineur, ont été arrêtés. L’un d’entre eux a déclaré avoir été payé 29000$ pour exécuter ce contrat.
Les autorités mexicaines suspectent le groupe criminel « Los Rojos », engagé dans une guerre de territoire sanglante contre le cartel des Guerreros Unidos implantés dans l’état de Guerrero, d’être les auteurs de cette exécution.
« Los Rojos » (Les Rouges) sont un groupe issu du cartel Beltran Leyva Organization (BLO) . A l’image des gangs criminels mexicains modernes, ils sont rattachés à un cartel puissant mais ne bénéficient d’aucune connexion directe avec les producteurs de drogue sud-américains. Leur activité repose davantage sur l’extorsion et le kidnapping que sur le trafic de drogue : ce sont des acteurs volatiles qui représentent une menace plus directe pour la population civile.
Cette jeune élue, membre du Congrès et appartenant au Parti Démocratique Révolutionnaire (centre gauche), s’était ralliée au plan de coordination entre les polices
municipales et d’état, que le gouvernement tente de mettre en place sur le territoire mexicain.
Le gouverneur de Morelos, Graco RAMIREZ, y voit une
menace claire
envers les maires récemment élus, afin de les
dissuader d’accepter ce plan de coordination des forces de l’ordre.
Selon les autorités locales de Mexico, plus de 100 maires ont été assassinés ces dix dernières années, principalement par les cartels.