NOUVEAU BANDITS

NOUVEAU BANDITS

Après les parrains, les caïds

 

Bruno AUBRY, Severine Pardini-Battesti,

Préface par Alain BAUER

  • Editeur : Express Roularta (7 novembre 2013)
  • Date de Parution : 07/11/2013
  • Prix indicatif : 19€
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Revue de CrimeXpertise

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Extrait
Hasch, cash... trash et kalachs : le changement, c'est maintenant. Don Corleone a vécu et avec lui les gangsters des vieux films d'Audiard. Oublié le récit de Bandits à Marseille conté par Eugène Saccomano et à l'origine du film de Jacques Deray, Borsalino, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. C'est maintenant au pied des barres d'immeubles, dans les cités exilées au large de la République, que prospère le grand banditisme, ou ce que flics et magistrats ont convenu d'appeler doctement, le néo-banditisme. Des voyous de cité opposés dans un premier temps à leurs grands frères, et même à leurs aïeuls, du banditisme traditionnel. Ils sont aujourd'hui devenus en quelque sorte, et selon les cas, leurs sous-traitants, leurs ayants droit, leurs obligés ou leurs piètres héritiers. Voire leurs rivaux. La transition s'est faite en trois temps. Au siècle dernier et jusqu'à l'aube des années 2000, les guerres internes ont toujours permis au milieu de se donner un parrain. Un capo de tutti capi, portant beau, sachant jouer de son entregent pour imposer son autorité tant chez les flics que chez les voyous et soucieux de veiller à la virginité de son casier. En ce temps-là, l'art du parrain consistait à déjouer la case prison et à échapper à son destin pour finir sa vie dans son lit. Un privilège rarissime ! Du duo Carbone et Spirito à Francis «le Belge», alias Francis Vanverberghe, en passant par les frères Guerini ou Gaétan Zampa versus Jacky Imbert - incarnés respectivement au cinéma par Kad Merad et Jean Reno dans L'Immortel de Richard Berry -, le crime organisé avait pris l'habitude d'exercer ses coupables activités sous l'autorité d'un chef. «Depuis la mort des grands parrains, on assiste à une atomisation du milieu», résume le procureur de Marseille, Jacques Dallest. «Le banditisme traditionnel (le "milieu"), historiquement tourné vers les vols à main armée, la prostitution, les machines à sous, le trafic de stupéfiants, a vu son influence diminuer au fil des ans. Les lourdes condamnations de centaines des "grandes figures", les règlements de comptes, ainsi que les départs vers l'étranger ont éclairci ses rangs», confirme Gilles Aubry, contrôleur général de la police nationale. Après l'assassinat du «Belge» en 2000 à Paris et jusqu'à l'exécution de l'un de ses héritiers patentés, Farid Berrahma - un caïd des cités promis à un grand avenir et assassiné avec deux de ses lieutenants dans la tuerie des Marronniers à Marseille en 2006 -, bandits traditionnels et nouveaux bandits se sont affrontés dans une violente guerre de succession au cours de laquelle a également disparu le pape du Vaucluse, Marc Monge. «Privé de parrains incontestés, le Midi demeure un enjeu criminel juteux», assure Xavier Raufer. La bataille s'est jouée autour du contrôle des machines à sous clandestines, les bingos, ce que le criminologue appelle «la guerre des baraques». «La possession d'un territoire et d'un parc de "baraques" est un préalable crucial pour un gang ambitieux, désireux d'accéder aux trafics les plus juteux - pour lesquels un capital de départ est impératif», relève-t-il. Alain Bauer estime «entre 6 000 et 7 000» le nombre des machines à sous clandestines en France. Celles-ci rapportent chacune «entre 4000 et 7000 euros par mois, partagés à égalité entre le placier et le gérant de l'établissement d'accueil», précise-t-il. Jusqu'en 2004, la guerre liée au contrôle de ce marché a fait près de 300 morts en dix ans, selon les experts.

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