El Tisico esta muerto
Le corps de Carlos ROSALES MENDOZA, fondateur du cartel de La Familia Michoacana, a été retrouvé criblé de balles sur un parking près d’une cabine de péage d’autoroute, le 28 décembre 2015.
Selon les premières constations, son corps portait des stigmates de torture, tout comme les trois autres corps, encore non identifiés, qui gisaient à ses côtés.
Après 20 ans d’activités criminelles liées au trafic de drogue, Carlos ROSALES MENDOZA, alias « El Tisico » ou « El Carlitos » avait fondé La Familia Michoacana en 2000, puis confié sa direction à son protégé Servando « La Tuta » GOMEZ MARTINEZ : une naissance teintée d’une vague de meurtres et de violences visant à déloger le cartel alors implanté dans cette région.
Une naissance spectaculaire
La Familia Michoacana fit une entrée fracassante dans le monde criminel. Le 6 septembre 2006, 20 hommes armés firent irruption dans un night-club d’Urupan, puis après avoir tiré en l’air, ils sont alors montés au deuxième étage pour y déposer 5 têtes sur la piste de dance, assorties d’un message écrit sur un carton, méthode de communication avec le public empruntée à Los Zetas, qui en sont très friands:
« La Famille ne tue pas pour l’argent.
Elle ne tue pas les femmes.
Elle ne tue pas les innocents, seulement ceux qui méritent de mourir.
Sachez qu’il s’agit de justice divine. »
Défendant les valeurs traditionnelles et persuadés d’être investis d’un droit divin de tuer et de démembrer ceux qui le méritaient donc, les membres du cartel de Michoacan ont su en user et en abuser. Leurs cibles favorites ? Les consommateurs (leurs futurs clients) et dealers de méthamphétamines (leurs futurs employés) , tout particulièrement ceux qui étaient implantés dans la région de Michaocan (leur futur fief).
En adoptant une attitude d’insurgés politiques, de redresseur de torts ou de croisés évangéliques selon les circonstances, ce cartel avait recruté des centaines de nouvelles recrues en quelques années. La Familia se vantait d’arbitrer les disputes locales, d’être une source d’emploi et de mener des actions sociales, déclarant que leurs actions permettaient d’aider les pauvres.
Coke et stratégie
Basé sur la côte Pacifique, la Familia Michoacana contrôle une cinquantaine de laboratoires de méthamphétamines à travers le Mexique, tout en amassant des millions de dollars par le biais de multiples activités illégales comme l’extorsion, le racket et les enlèvements. 85% des entreprises légales de la région sont suspectées de verser régulièrement de l’argent au cartel.
Forts de leurs contacts internationaux (Hollande, Inde, Chine, Bulgarie) dans la distribution de leur production de méthamphétamine, le cartel avait également su tirer profit de leur situation géographique en prenant le contrôle du port de Lazaro Cardena au prix d’affrontements qui provoquèrent 1500 morts. Ainsi, l’importation de cocaïne venant de Colombie n’en est que plus facile.
De nombreux groupes criminels implantés aux Etats-Unis (Chicago, Dallas, Los Angeles, Atlanta) achètent des cargaisons de cocaïne au cartel de la Familia Michoacana.
Guerre, Alliances, Prison et … Mort : un parcours classique de chef de cartel
Agé de 53 ans, ROSALES MENDOZA avait connu un parcours mouvementé. Habile, il savait nouer des alliances clés et fructueuses : tout d’abord avec le cartel du Golfe avec lequel La Familia avait fusionné, mais aussi avec Los Zetas, tantôt ennemis, puis alliés.
Il fut arrêté en 2004, après avoir organisé un raid armé contre une prison de haute sécurité afin de permettre l’évasion de son ami et associé Osiel CARDENAS GUILLEN, leader du cartel du golfe de l’époque.
Pendant son incarcération, son second GOMEZ MARTINEZ fonde alors en 2011 un nouveau cartel sous sa direction « Les Chevaliers du Temple », né des cendres de la Familia Michoacana.
En 2013, une nouvelle vague de violence fait rage dans la région de Michoacan tandis qu’une milice armée tente de déloger « les Chevalier du Temple » de la région.
Depuis sa libération en 2014, ROSALES MENDOZA était désireux de relancer son cartel des « Chevaliers du Temple », tandis que son homme de confiance Servando « La Tuta » GOMEZ MARTINEZ fut arrêté en février 2015 et actuellement détenu dans une prison à sécurité maximale.
Comme l’histoire des cartels l’a démontré, la mort d’un leader n’est pas synonyme de la disparition du cartel, mais se traduit par l’avènement de nouvelles alliances, de réajustements de territoires générant des affrontements meurtriers et sanglants.