Plaisir et déplaisir : l’essence du renforcement positif
- Ainsi que le formulait le professeur Richard SOLOMON (1918-1995), tout plaisir entraîne par réaction la notion de déplaisir. La sensation de déplaisir s’exprime lentement après l’effet euphorisant d’une substance.
Le manque ne suffirait pas à expliquer la recherche compulsive de drogue. Ce serait plutôt la répétition de la stimulation du circuit de récompense, et la sécrétion de dopamine, donc la sensation de plaisir qui créerait l’addiction.
Les substances psychoactives génèrent un renforcement positif beaucoup plus important que n’importe quel autre stimulus naturel.
La consommation de drogue vise donc à la répétition d’un événement positif.
La technique de l’ICSS révèle la dépendance
Afin de mesurer le pouvoir d’activation du circuit de récompense d’une drogue, on procède à une étude sur des souris de laboratoire en utilisant l’autostimulation intracrânienne (ICSS : IntraCranial Self-Stimulation), une technique développée dans les années 50.
L’animal porte une électrode implantée dans l’hypothalamus latéral afin que les structures nerveuses puissent être stimulées par un courant électrique à n’importe quel moment. On dresse la souris à appuyer sur une pédale, ou un levier actionnant une roue, par exemple, avec sa patte ou son museau. La stimulation électrique est conçue pour activer le circuit de récompense.
Tout d’abord, on mesure l’effort nécessaire pour actionner la roue, ceci pendant et après avoir reçu différentes doses de méphédrone et de cocaïne.
On constate alors que
l’un des effets unique de l’autostimulation intracrânienne est que toute toxicomanie, quels que soient les effets pharmacologiques de la substance utilisée, rend l’autostimulation crânienne plus gratifiante. Les animaux travaillent davantage pour obtenir moins d’autostimulation intracrânienne lorsqu’on leur donne des drogues,
précise MALANGA.
Comme on pouvait s’y attendre, la cocaïne augmente considérablement la capacité de la souris à être récompensée par autostimulation.
Et nous avons fait une découverte inédite : la méphédrone agit de la même façon. Elle augmente le potentiel de l’effet récompensant de l’autostimulation intracrânienne.
Par conséquent, la méphédrone et ses dérivés ont le même pouvoir addictif que la cocaïne. Aussi, il est judicieux de garder cette substance sur la Liste 1 sur laquelle elle est inscrite. D’ailleurs, le président OBAMA a signé la loi interdisant d’une façon permanente toute vente de « sels de bain » sur le sol américain.