Les drogues de synthèse (ou designer drugs) se répandent dans leur comme un feu de poudre. Les saisies de stupéfiants « inconnus » explosent. Dès leur identification , tels des caméléons, ces drogues changent dans leur composition afin d’éviter d’être répertoriées comme étant un stupéfiant.Une nouvelle méthode de détection appliquée aux drogues de synthèse, développée par des chercheurs de RTI International,permet d’identifier une plus grande gamme de drogues de synthèse.
Les drogues de synthèse, dont les drogues connues sous les noms de « sels de bain » et de « spice », sont des nouvelles formes de drogues qui sont faciles à fabriquer et difficile à identifier avec les méthodes traditionnelles.
Les tests traditionnels, qui utilisent la spectrométrie de masse afin de trouver la correspondance dans sa base de données d’un composé chimique donné, ne peut identifier beaucoup de ses nouvelles drogues synthétiques.
Ces substances évoluent constamment et beaucoup d’entre elles ne sont même pas encore classées comme stupéfiants et donc illégales mais procurent des « highs » tout comme les substances qu’elles imitent.
La nouvelle méthode d’analyse développée par RTI International (Research Triangle Institute)[1], représente une aide potentielle précieuse aux forces de l’ordre afin de contrôler cette déferlante de drogues d’un genre nouveau.
Au lieu de rechercher une correspondance parfaite, l’approche de RTI consiste à comparer de la masse fractionnaire (soient les deux chiffres après la virgule) des composés analysés au poids moléculaire de drogues connues qui ont la même masse.
Détecter les drogues de synthèse est difficile car dès qu’un composés est déclaré illégal, les fabricants le remplace par une substance quasi similaire, générant ainsi une cible constamment en mouvement,
déclare Megan GRAENHAUER

Mais bien que la structure de ces drogues de synthèse puisse être changée pour éviter toute détection, la masse fractionnaire reste relativement stable, ce qui en fait un marqueur utile à l’identification.
Dans une étude préliminaire, publiée dans le numéro du 3 Juillet 2012 d’ « Analytical Chemistry », des scientifiques ont testé 32 échantillons d’essences végétales, des échantillons utilisés pour la fabrication de cannabinoïdes, provocant les mêmes effets psychotropes que le cannabis, mais avec davantage d’effets secondaires plus accentués, comme des hallucinations, des convulsions, et des attaques de panique.
Grâce aux techniques de spectrométrie de masse haute définition (par filtrage de masse), les scientifiques ont analysé les masses fractionnaires de tous les composants de chaque échantillon afin de déterminer si l’une d’elle était similaire au JWH-018 (0.1858 dalton), un cannabinoïde synthétique illégal.
Ils ont alors trouvé dans chacun de ces échantillons au moins un cannabinoïde, voire même de plusieurs types dans certains d’entre eux. Plusieurs des nouveaux composés étaient plutôt inattendus et n’auraient pas été détectés par les tests traditionnels.

L’avantage de cette approche par rapport aux analyses traditionnelles ciblées, c’est que cela permet de dévoiler l’identité des composants contenus dans des échantillons inconnus,

souligne Brian THOMAS, Directeur Général de la branche Chimie analytique et pharmaceutique chez RTI , co-auteur de l’article publié dans « Analytical Chemistry ».
Des tests supplémentaires pour confirmation doivent être menés, mais la méthode apporte des informations précieuses sur l’identité possible du composé, et un point de départ pour établir des références normatives.