Appel d’une décision « moralement et légalement mauvaise »
Les héritiers d’une collectionneuse d’art juive, forcée de vendre un tableau impressionniste pendant la période de l’ Holocauste, ont déposé une requête auprès du Tribunal de Californie, dans d’un procès en cours depuis plus de 10 ans.
« Rue Saint Honoré, après-midi, effet de pluie » fut peint par le célèbre Camille PISSARO en 1897. Réapparu en 1951 aux Etats-Unis, le tableau est passé dans les mains de plusieurs collectionneurs avant d’échouer dans les mains du Baron Hans-Heinrich THYSSEN.
Actuellement faisant partie de la Collection de la Fondation Thyssen-Bornemisza au musée de Madrid, il fait l’objet d’un litige depuis 2005, date à laquelle David CASSIRER, neveu du propriétaire original de la toile, a lancé des poursuites judiciaires à l’encontre du musée.
Les cruelles atrocités et génocide commises par le régime Nazi à l’encontre des familles juives pendant la seconde guerre mondiale, ne pourront jamais être réparées,
déclare le procureur général de Californie,
mais le cas CASSIRER offre une rare opportunité à une famille d’obtenir justice.
Cette demande de restitution a été refusée déjà deux fois par la cour fédérale en 2012 puis en 2015. Le refus s’appuie sur le fait que plus de six ans (temps maximum accordé pour récupérer une œuvre d’art volée) se sont écoulés depuis le vol du tableau, et mentionne que le recours auprès de juridictions étrangères (limitée à trois ans après les faits) relève alors de l’ingérence.
Les héritiers Lily CASSIRER, ont décidé de faire appel à la décision de justice, qualifiant la position du musée comme
moralement et légalement mauvaise
Vendue sous la contrainte par Lily CASSIRER pour 360$ à un collectionneur d’art allemand, ses héritiers n’ont eu de cesse de réclamer que cette toile revienne à leur famille, ou au moins qu’une juste compensation financière leur soit accordée.
Une indemnisation financière de 13 000$ leur fut accordée en 1950, ce qui semble suffisant pour le musée, et cela malgré le fait que cette même toile soit assurée pour la somme de 10 $millions.
THYSSEN-BORNEMIZSA en 1976, qui à sa mort vendit sa collection au musée madrilène en 1992 pour 338$ millions.
Afin d’apaiser les esprits, le directeur du musée propose de placer une plaque commémorative
où sera inscrit qu’il s’agit d’un tableau confisqué par le régime nazi.