Oubliés les empreintes digitales, la reconnaissance par la voix ou l’iris, la biométrie s’intéresse à vos genoux.
Tout comme vos empreintes digitales, vos genoux sont uniques. Lior SHAMIR de la Lawrence Technological University de Southfield, Michigan, a
démontré qu’un scanner de genou peut être utilisé pour vous identifier.
L’utilisation d’un IRM pourrait être vous permettre d’être enregistré rapidement dans une queue d’aéroport, par exemple, ou encore à l’entrée de l’immeuble de votre société. Vous marchez en direction de la porte d’embarquement, faites la queue et pendant ce laps de temps, un IRM scanne votre genou, établissant ainsi votre identité.
SHAMIR a étudié 2686 IRM de genou : le taux de précision de cette technique est de 93%. Associé à des méthodes d’identification plus traditionnelles comme l’étude de signature, ou une méthode biométrique complémentaire, il constituerait une parade à toute tentative de fraude.
Quel intérêt présente une telle identification ?
Il est aisé de falsifier un passeport, ou de tromper une reconnaissance basée sur l’iris grâce à des lentilles de contact, mais modifier l’apparence interne de votre corps est bien plus difficile.
Une mystification demanderait une procédure médicale invasive et lourde, ce qui rend cette méthode plus sûre que des techniques de reconnaissance basées sur les empreintes digitales, sur le visage ou l’iris.
explique Lior SHAMIR
Certes, la rotule reste une cible de choix de certaines pratiques mafieuses, mais cela ne la rend pas moins unique, même brisée.
Pourquoi un IRM ?
L’IRM est sans risque pour la santé puisqu’il ne scanne pas le corps à l’aide de rayonnement ionisant comme la radiographie. Il est moins indiscret que les rayons térahertz, qui peut voir sous les vêtements : l’IRM va plus loin que la surface de la peau.
Le seul bémol serait son implémentation : aujourd’hui, les IRM sont gigantesques, et mettent un laps de temps non négligeable pour capturer une image, même celle d’une petite partie du corps comme la rotule.
Mais cette technologie est en pleine expansion et l’on peut espérer, à moyen terme, la conception d’un appareillage portatif et plus rapide afin de remplir un rôle de « barrière de sécurité ».
Des études vont permettre le développement de ce concept de biométrie interne, et aboutira à des méthodes d’identification automatisée particulièrement résistantes à toute tentative d’usurpation d’identité.
conclut Lior SHAMIR.