A la recherche de la preuve numérique
- Le nombre d’appareils connectés au web d’ici 2019 sera équivalent à trois fois la population mondiale.
- En 2016, nous dépasserons le seuil du zettabyte en termes de trafic internet annuel, et 2 zettabytes en 2019.
- Plus d’un million de minutes de contenus vidéos par seconde passeront par le réseau internet d’ici 2019 : il vous faudrait plus de 5 millions d’années pour les visionner.
Il ne s’agit pas seulement de vidéos de loisir.
Lorsque le digital devient preuve

Avec l’avènement des caméras piéton, type Go-Pro, qui feront partie de l’équipement standard des forces de l’ordre, les caméras embarquées et les caméras de surveillance, tant publiques que privées, le volume de données numériques va exploser.
Cela peut nécessiter des semaines, des mois, pour visionner ces données numériques à la recherche d’une activité spécifique, ou d’un individu particulier.
Si les données des caméras-piétons des policiers sont effacées au retour des interventions, sauf si l’OPJ en a besoin pour une procédure judiciaire, ce n’est pas le cas pour les autres modes de surveillance.
Le trafic des données (sms, mms, et vidéos) de plateformes mobiles (tablettes et smartphones) se connectant au réseau sans fil sera multiplié par 10 d’ici 2019 : il atteindra 24.2 exabytes par mois, et sera plus important que le trafic des appareils connectés par ethernet au web.
Combien de vidéos ou de mms incriminants postés sur les réseaux sociaux faudra-t-il éplucher ?
Les caméras de surveillance ont quant à elle un rôle de « troisième œil » nécessaire dans de nombreuses enquêtes.
Outre le dernier « gadget » ajouté dans certaines villes, les caméras ne sont pas initialement vouées à vous gronder : elles ont montré récemment leur efficacité dans la recherche des terroristes.
Or, effectuer une recherche de ce type demande beaucoup de ressources tant humaines que technologiques.
L’analyse vidéo judiciaire : un travail de titan

De nombreuses sociétés travaillent à l’élaboration d’outils d’analyse vidéos automatisés.
Un tel outil a des spécifications techniques bien précises:
- il doit pouvoir éliminer les données parasites : des heures d’images n’ayant aucun intérêt avec l’élément recherché devrait pouvoir être automatiquement éliminés, et ne présenter que les séquences adéquates.
- la sélection des séquences devrait se déclencher dès qu’un mouvement est perceptible ou qu’un son est audible. En effet, des heures de vidéos pendant lesquelles les personnes sont en position statique n’ont aucune valeur, et devraient être automatiquement mises de côté.
- la capacité de stockage des données se doit d’être évolutive. Les séquences vidéos doivent pouvoir être stockées d’une façon graduelle. Le support de stockage doit être flexible.
- l’intégration des outils externes. Les forces de police doivent pouvoir choisir la solution technologique qui s’adapte à des outils existants, leur permettant d’avancer ou de reculer au gré des séquences.
Une technologie en plein essor
Tracer des individus à travers les flux vidéos devient un enjeu de taille à l’ère de la police numérique. Les solutions d’analyse de séquences vidéo « voient » bien plus d’éléments que l’œil nu : elles peuvent zoomer sur un élément particulier de la séquence : un piercing, un sac à dos, …
La solution technologique développée par Morpho, filiale de la société Saphran spécialisée dans les solutions biométriques, consiste en un outil visant à analyser, traiter, classifier plusieurs centaines d’heures de vidéo devenant quelques heures : Morpho Video Investigator. Les éléments en mouvement sont détectés, enregistrés et classés, et les plaques minéralogiques idéntifiées.
Cette technologie a été commercialisée aux Etats-Unis en février.
A suivre, donc …