Le tueur de masse : un tueur aux motivations pas si particulières.
Le tueur de masse est une personne qui tue plusieurs personnes lors d’un même évènement, ou par des actes répétés à très brefs intervalles. Il n’appartient à aucune organisation politique : il est généralement isolé.
Comme le souligne Lygia Négrier-Dormont, dans son livre « Criminologie de l’Acte », les motivations des tueurs, quels qu’ils soient, sont de quatre ordres :
- L’envie de sensations fortes
- L’envie d’obtenir des biens (célébrité médiatique incluse dans cette catégorie)
- L’envie de faire du mal à une personne déterminée ou à un groupe de personnes
- L’envie de dominer.
Seuls leurs mobiles, la vision qu’ils ont d’eux-mêmes et de leurs actes, leur relation à la victime et leur mode opératoire varient.
Breivik : criminel de l’extrême
- Ce label fut évoqué par l’ancien secrétaire général d’Interpol A.Bossard, Lygia Négrier-Dormont, experte internationale en criminologie, tous deux Docteurs en Droit, et A.Verrecchia, psychiatre des hôpitaux, expert international en psychiatrie-criminologie.
- Ces criminels de l’extrême se caractérisent par le caractère excessif, extrême de leurs motivations.
- Particulièrement cruels dans l’exécution froide de leur tâche, chosifiant leurs victimes qui ne sont que des cibles, ils restent imperméables, intraitables, insensibles devant la souffrance, la terreur de celles-ci. Ils souffrent d’un manque total d’empathie, d’ailleurs on voit Breivik rire sur certaines images alors qu’il exécute ses victimes. Ils sont dénués de tout sentiment de culpabilité ou de regret.
- Bien au contraire, ils retirent une grande satisfaction à l’évocation de leurs actes, qu’ils perçoivent comme valorisants, et se nourrissent de la célébrité médiatique.
Victime de passion débridée
- Ce sont des intolérants de nature politiques, idéologiques, philosophiques ou religieux. Leur affectivité exacerbée ouvre le chemin du crime. Ils n’accordent pas le droit à autrui de penser différemment. Le mobile de leur crime se résume à un attachement partisan fanatique.
Le procès : une véritable aubaine pour Breivik
- Comme il l’avait annoncé dans son manifeste, Breivik voulait témoigner à son procès. C’est la raison pour laquelle la contre-expertise le sert. Il voulait surtout une audience publique : son procès n’est qu’une tribune, illustrant parfaitement le narcissisme du personnage.
- Il n’a eu à aucun moment l’intention de se suicider. L’occasion est aujourd’hui trop belle pour la laisser s’échapper : le monde entier va enfin pouvoir entendre ses revendications idéologiques derrière lesquelles se cache une haine profonde de la société, société dont il se sent exclu, sous estimé.
- Son but ultime est sur le point d’être atteint : être une célébrité, faire la une de l’actualité, marquer l’histoire.
- Si Breivik marque l’histoire, ce ne sera que par sa vacuité.
- S’il avait été déclaré pénalement irresponsable, il n’aurait pas eu le droit de s’exprimer, mais répondre de ses actes face à la justice est sans doute nécessaire aux familles des victimes.
- Ce type de procès ne devrait-il pas être mené à huis clos, sans la présence de la presse ? Taire son nom pourrait également s’avérer efficace, décourageant à terme ces meurtriers avides de célébrité. Ne pas publier leurs « testaments » idéologiques, numériques ou autre et les reléguer à l’anonymat le plus complet, ne devant faire face uniquement qu’aux juges et qu’aux experts professionnels. Cette recherche de célébrité médiatique, à une époque de surmédiatisation, est un facteur essentiel dans la psychologie des tueurs de masse.
- Pour ces tueurs, ainsi que le déclarait un criminel connu comme le « tueur du zoo de Londres »,
Vivre sans être connu, c’est comme n’avoir pas vécu